Juste avant d’arriver dans la ville d’Hakkari, les passagers des autobus sont soumis à un dernier contrôle, de police cette fois.
Lors d’un de ces contrôles, un policier m’a rendu mon passeport en me demandant :
–You French ? – Comme son anglais me paraissait encore plus aléatoire que mon turc, je lui ai répondu :
– Evet, Fransizim (oui, je suis française)
– You speak turkish ?
– Evet, türkçe biliyorum (oui, je parle turc)
Ces phrases, qui m’avaient semblé banales, avaient été échangées dans le silence habituel à ce type de formalités. Personne n’a envie de faire le malin dans ces occasions là. Mais l’autobus avait à peine refermé ses portes et le chauffeur repris sa route, que tout l’autobus s’est esclaffé. « Of. Ne kadar güzel inglizce biliyor, bizim polis ! ( Qu’est-ce qu’elle parle bien anglais notre police !). You French?– Evet Fransizim –You speak turkish? – Evet türkçe biliyorum. »
La scène avait déclenché une telle hilarité qu’elle a certainement été rapportée dans les foyers. Et mon arrivée à Hakkari a du faire rire dans la ville cette fois là.