Le 15 mai dernier, beaucoup d’élégantes d’Ankara suivaient les funérailles d’Hakkı Kutlugün, dit le coiffeur de Paris, rapporte le journal Hurriyet. A 67 ans, il était à la tête de 200 employés et de 7 salons prestigieux de la capitale turque. Et il avait été le coiffeur attitré de nombreuses personnalités : épouses de dirigeants politiques, comme Semra Özal et ses amies, le groupe des Daisies, ou stars du show-business.
Avant les réformes de Turgut Özal, à l’époque où TRT, la télévison d’Etat, était l’unique chaîne de télévision turque, et « Ankara vraiment la capitale « d’une Turquie sous surveillance, il coiffait tout le petit monde des vedettes de télévision. Parmi sa clientèle, le très populaire et talentueux chanteur travesti Zeki Müren, qui faisait la une des shows télévisés à une époque où en France aucune personnalité n’osait afficher son homosexualité. La Diva Bülent Ersoy aussi, qu’il jugeait particulièrement capricieuse dans un entretien dans lequel il dévoilait quelques potins de salon.
Ce que je veux bien croire. La première fois que j’ai entendu parler de la Diva c’était par deux de ses musiciens. Il y a un bail de cela. Ils étaient montés dans le bus où je me trouvais, encombrés d’énormes gerbes de fleurs qui les embarrassaient bien. Comme ils étaient placés sur les sièges à côté du mien, de l’autre côté de la rangée, nous avions papoté. Ils m’avaient expliqué qu’ils rentraient d’une tournée de Bülent Ersoy, dont j’avais auparavant bien entendu le nom, mais sans encore l’associer à un visage. Ce sont mes amies de Pazariçi auxquels j’avais l’habitude de raconter mes rencontres, qu’elles s’empressaient de répéter à leurs visiteuses en ajoutant la terminaison « miş » que j’avais qualifié de temps du « dedikodu » (cancans), qui m’ont une fois plus éclairées. Evidemment, on trouvait au gecekondu des cassettes de la Diva – d’Ahmet Kaya aussi d’ailleurs, extrêmement populaire à l’époque.
Ses musiciens disaient eux aussi que la star était très capricieuse. D’ailleurs j’avais été un peu intriguée par ce Bülent – un prénom turc masculin – dont ils parlaient comme d’une femme. Le fait qu’en turc ni les articles, ni les genres féminin/masculin/neutre n’existent (et se transforment en calvaire pour les étudiants turcs qui apprennent le français) n’avait pas permis de me révéler alors que Bülent Ersoy, l’étoile de la musique arabesque, était une plantureuse chanteuse transexuelle.
Quant au coiffeur Hakkı, toutes ses clientes connaissaient son histoire. Il était né à Arhavi, un village près d’Artvin, dans le Nord est de la Turquie. Son père et son grand père y étaient barbiers. Mais lui a eu très tôt d’autres ambitions. Il voulait devenir le meilleur coiffeur de Turquie. Il a donc fui l’école qui voulait lui ratiboiser ses boucles et le domicile familial pour Ankara, sans un sou un poche. Là, crevant de faim et dormant dans des caves il s’est mis en quête du meilleur salon de coiffure de la capitale.
Evidemment, quand il s’y est présenté et qu’il lui a parlé de ses rêves, la réponse du maître des lieux au petit pouilleux a été : »va-t-en! ». Mais le gosse s’est entêté, le scénario s’est reproduit plusieurs jours de suite et le grand maître a fini par céder. Il a été embauché. Des années plus tard sa prédiction se réalisait. Il était devenu le maitre des lieux et le coiffeur de Paris, le préféré des dames de la « société ».
Jolie légèreté bienvenue dans ce monde de brutes…!
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jai coutoiyé les turk et les kurde c des personne super il faut le dire des gens de parole et de principe ….tous mes amitié a eux
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