A Hakkari, dans l’extrême sud-est de la Turquie, à l’intersection des frontières irakienne et iranienne, comme partout ailleurs dans le pays, la population fait son marché pour les fêtes de Seker Bayrami. A cette occasion, on offre des cadeaux aux enfants : bonbons et vêtements neufs. A une époque c’était le moment où on achetait la paire de chaussures annuelle.
La musique de fond de cette vidéo, produite et mise en ligne sur le site des Yüksekova Haber, est kurde, bien sûr. Une occasion pour découvrir Xero Abbas – c’est mon cas aussi – un exemple de la vitalité de la movida kurde.
Il y a à peine plus de 10 ans, un chanteur adulé dans le pays, comme l’était Ahmet Kaya , recevait une volée de fourchettes lancées par des convives du show biz ulcérés, lorsqu’à l’occasion de la remise d’un trophée de la musique, il avait déclaré que dans son prochain album …il chanterait en kurde. Il avait du s’exiler, et s’est d’ailleurs à Paris que se trouve sa tombe, comme celle du cinéaste Yilmaz Güney.
Comme résumait une jeune footballeuse d’Hakkari, » Avant c’était interdit de chanter en kurde, tout le monde s’était révolté. Maintenant c’est autorisé et c’est calme ».
Enfin calme.. Elle me disait ça il y a un an et demi. Les fêtes de Bayram, ne seront pas comme partout ailleurs en Turquie, dans les villes de la province. Des fêtes noires – kara bayram – viennent d’être décrétées par le parti pro kurde et ça risque bien de dégénerer une nouvelle fois en intifada kurde, dans la province et sans doute ailleurs. Et ça n’augure rien de bon pour les mois à venir.
Les villes de la province, principalement Hakkari, Yüksekova et Semdinli ont connu une centaine de journées d’émeutes sur la durée d’une année.
Le reste du temps, la vie reprend son cours normal: les magasins sont ouverts, les gens qu’on croise n’ont pas les yeux rougis par les gaz lacrymogènes qui se répandent dans la ville, et les jeunes se baladent paisiblement sur le marché..
Ce bayram n’est pas le kurban bayram (qui aura lieu mi-novembre) mais le şeker bayram célébrant la fin du ramadan!
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La honte !
Merci. Je rectifie immédiatement.
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