Un vent de panique a soufflé cet après midi dans l’immense mégapole turque déjà à demi paralysée par la neige. A 16.16 exactement, un séisme de magnitude 6.2 dont l’épicentre se trouve dans la mer Egée, à 50 km de l’île de Bozcaada (une île que j’adore). La secousse a été ressentie dans tout le nord-ouest de la Turquie.
C’est le plus important séisme jamais ressenti par les îliens qui ont un peu paniqué, a déclaré le maire de Bozcaada. Une panique qui serait vite calmée. Il faut dire qu’il n’y ni construction en hauteur, ni maisonnette misérable se fendant en deux ou s’écroulant en étouffant ses habitants sur l’île, comme cela avait le cas souvent le cas à Van il y a un peu plus d’un an . Les habitants permanents y vivent souvent dans de solides maisons de pierre désertées par leurs habitants grecs dans les années 60. Faik, un ami de Diyarbakir qui avait foncé à Van avec une des pelleteuses de l’entreprise de BTP de son père dès l’annonce du séisme, en novembre 2011 et avait dégagé les décombres d’Ercis sans discontinuer pendant 3 jours et 3 nuits m’avait dit que c’était dans ce qui restait des escaliers des immeubles qu’on découvrait le plus de victimes. D’autres avaient eu leur salut grâce à une table ou un poêle.
Les habitants de la ville voisine de Canakkale auraient eux aussi quitté en hâte les bâtiments.
Ni victimes, ni dégâts, heureusement, mais une piqûre de rappel pour les habitants de la mégapole turque. La longue faille nord anatolienne (dont un des multiples bras est à l’origine du séisme du 8 janvier) ne passe qu’à 20 km de leur ville. C’est son activité qui a été responsable des tremblements de terre d’Izmit et de Düzce qui ont fait des dizaines de milliers de victimes et des dégâts immenses en Août et novembre 1999. Certains quartiers d’Istanbul n’avaient pas été épargnés. Et personne n’a oublié les nuits d’angoisse où tout le monde fuyait en hâte son logement. Depuis cette expérience traumatisante, les acquéreurs de nouveaux logements qui en ont les moyens privilégient les constructions aux normes parasismiques au luxe d’une vue sur le Bosphore. D’autant que les experts annoncent que la ville court le risque d’être le centre d’un séisme majeur dans les décennies à venir.
Ouf, le big bang n’était pas pour le 8 janvier. Et ce sont davantage les caprices du ciel que les colères telluriques qui rythment les activités de la ville géante en ce début d’année. Une succession de tempêtes et chutes de neige ont clos 2012 et accueilli 2013.
Et une dizaine de minutes avant le séisme, ce sont les mauvaises conditions de circulation qui ont sans doute été à l’origine de l’accident cet autobus urbain (ITT) dans le quartier de Yenibosnia.
Des conditions climatiques qui font des heureux . Aujourd’hui les écoles sont à nouveau fermées pour cause d’intempéries.
Pas de chance pour les écoliers d’Erzurum. La Sibérie de Turquie a beau être sous la neige elle aussi, comme (presque) tout le reste du pays, le Vali a décidé qu’ils iraient à l’école comme d’habitude. A Kars, par contre, ils n’y vont pas. On comprend pourquoi ! (mais ça ne doit pas être bien différent à Erzurum…)
Ecoles fermées aussi à Hakkari, à l’extrême sud-est du pays, où on a pourtant l’habitude des routes enneigées et verglassées. Mais ce sont les plus fortes chutes de neige depuis 20 ans (plus de 2 mètres!) .
A Yüksekova leurs professeurs en ont profité pour s’amuser à…construire des igloos !
Effectivement le centre de Yüksekova est vraiment sous la neige, comme on le voit sur la vidéo.
Et une vidéo de la neige tombant sur Hakkari by night. Ce n’est pas toutes les nuits comme ça. Cette nuit même la ville et plusieurs centaines de villages sont sans électricité. Et pas possible de s’y rendre non plus, toutes les routes de la province sont coupées. 13 quartiers de la ville sont même inaccessibles. Cela ne m’étonne pas, c’était déjà très sportif de se rendre dans certains quand j’avais rendu visite aux footballeuses un hiver précédent.
Cela va peut-être obliger les armes à se taire un peu. Un signe du ciel peut-être, maintenant que tout le monde (ou presque) est d’accord pour se parler ouvertement.
ligne 4 tu écris « La secousse a été ressentie dans tout le Nord-Est de la Turquie ». Je pense que c’est nord-ouest
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merci. Je corrige l’erreur.
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ligne 4 tu écris « La secousse a été ressentie dans tout le Nord-Est de la Turquie ». Je pense que c’est nord-ouest
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ressentie dans tout le Nord-Est de la Turquie ». Je pense que c’est nord-ouest
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