Tandis que Recep Tayyip Erdogan de retour du Maghreb perdait patience et faisait tomber le poids de sa colère sur le mouvement Gezi Park, ce qui signifie lancer à nouveau les forces de police à l’attaque, avec une violence qui laisse le monde entier ébahi, le président Gül, lui, en profitait pour aller faire une balade ….sur la Mer Noire !
Et c’est de Rize, qu’il a lancé un appel au dialogue – Ce alors qu’Erdogan s’apprêtait justement à rencontrer une délégation (j’ignore comment elle a été choisie ) du mouvement Gezi Park. Rize, autant dire le fief de son compagnon de route depuis la fondation de l’AKP, devenu rival pour la présidentielle.
Il l’a fait sur un ton posé, sans insulter personne, ni voir dans ce mouvement un complot de l’étranger, des vendeurs de bière de Taksim, du taux d’intérêt, des profiteurs de la chute du cours de la bourse (qui n’a pas apprécié la colère du premier ministre, apparemment). Il n’a pas non plus entendu parler de profanateurs de mosquée.
Il n’a pas non plus pris les manifestants pour des débiles mentaux en qualifiant les occupants de Gezi Park de « ces enfants que nous aimons » ( à la différence de ces méchants » groupes marginaux » ) … mais qu’il est temps que « leurs parents rappellent à la maison« , comme l’a fait Mutlu, le gouverneur d’Istanbul, quelques heures avant que ces braves enfants soient chassés de Gezi Park à coups de matraque et de gaz lacrymogène.
Bref, il s’est montré une nouvelle fois comme celui qui tient à apaiser les tensions, ce qui doit en rassurer pas mal en Turquie , et ce qui est quand même le rôle de celui qui est à la tête d’un État.
Non sans envoyer une flèche bien aiguisée, en désignant comme principal responsable de tous ces événements, la violence employée dès le premier jour contre le petit nombre de personnes qui occupaient Gezi Park – ce que tout le monde a immédiatement compris a-t-il ajouté.
Il y a quelques semaines, madame Gül affirmait en parlant du cinéma Emek, voué lui aussi à devenir un centre commercial, que certains aiment le « neuf », mais qu’elle trouve, elle, que l’ancien est beau. Peut-être préfère -t-elle aussi les arbres aux casernes et aux centres commerciaux ?…
Bref, cette fois c’est des plantations de thé de Rize que semble venir le dernier complot.
Merci Anne pour cette délicieuse lecture… Décidément, rien ne t’échappe.
Dans les actes Gul=Erdogan. Le pdt essaie juste de sortir par le haut de la crise.
J'aimeJ'aime
Je ne sais pas…En tout cas le ton est très différent. Et la balade à Rize n’est certainement pas en hommage à Erdogan.
J'aimeJ'aime